La veille de passer un examen, un grade d’ Aïkido, on se pose beaucoup de questions.
Et je pense que la question commune passant par la tête de tout candidat la veille de son examen, serait peut être « maintenant que je suis à mon propre top de technicités, qu’est ce qui va faire que je serai validé par rapport à un autre ? », que reste il à travailler ? »,« Ce serait quoi, le petit + qui va faire la différence ? »….
Bien entendu, ce n’est pas la veille d’un concours, d’un examen qu’on peut modifier sa technicité. Alors quoi rajouter, quoi enlever, quoi améliorer ?
Bien entendu, l’idéal aurait été d’avoir cette prise de conscience bien avant la veille de l’épreuve.
En fait, en prenant exemple autours de nous, la réponse peut arriver en observant tout simplement les comportements dans la vie quotidienne.
A la question « entre deux candidats de qualité technique égale pour une seule place retenue, sur quoi le jury va souvent se baser ? Parfois inconsciemment »
On peut alors parler de subjectivité.
Mais le hasard n’existant pas, cela nous oblige à ne rien laisser de coté. Il va alors, nous falloir répondre à ces questions afin de nous offrir toutes les chances de victoire.
Dans le sport, à qualités techniques égales, il est convenu que le mental, la maîtrise du stress et de l’émotionnel, la focalisation « blindée » sur l’objectif vont nous faire gagner. Tout sportif de haut niveau y travaille en se faisant bien souvent coacher spécifiquement.
Mais allons chercher dans la vie de tous les jours…
Entre deux garçons de café, deux maîtres d’hôtel… on ne gardera, on se rappellera, on aura été frappé par leur petit plus perso, comment on dit leur «petit SUPPLÉMENT D ÂME ».
Au delà de la qualité de service, la manière de présenter, ce seront l’allure, la manière naturelle d’intégrer son travail, de dépasser l’acte professionnel, lorsque les gestes pro deviennent assimilés comme innés, avec la plus grande fluidité, nous faisant complètement oublier les difficultés de l’acte pro, permettant d’ouvrir sur autre chose : être capable, s’autoriser à aller au delà de sa tache… Par exemple, dans ce domaine, s’intéresser naturellement à son client, son altruisme, sa capacité à parler d’autre chose (que de ce qu’il se trouve sur son plateau ou du détail de l’addition), proposer, transmettre sa bonne humeur etc…
Un policier, un juge, un maître d’école symbolisent de par leurs fonctions ; l’autorité.
L’uniforme, le positionnement professionnel devraient suffir au message. Ce professionnel qui dans son quotidien se montrera agressif, artificiellement autoritaire, adoptant systématiquement une position haute vis à vis de ses administrés ou élèves, n’aura au final, paradoxalement que très peu d’impact humain sur eux.
Inconsciemment, on devinera son mal être. Qu’il se sert tout simplement de son métier pour exister en se cachant derrière ses fonctions.
Dans ces trois exemples professionnels, c’est celui qui saura, après avoir maîtrisé sa technicité et intégré les représentations collectives et « populaires » que l’on peut avoir de sa fonction, apporter, ici encore, son supplément d’âme, lui seul marquera les esprits favorablement.
Tout cela demande, sauf avoir un don, (ou une « capacité innée » d’incarner juge, policier ou enseignant), un vrai travail sur soi, une vraie introspection, au delà d’une assimilation purement technique.
Dans un autre domaine, chez un professionnel très technique tel garagiste, réparateur en tout genre, au delà d’avoir pu ressusciter le carburateur d’une vieille voiture, une carte mère informatique, ou changé le vieux moteur de notre machine à laver ayant rendue l’âme, ce sera la facilité à comprendre la requête, voire la « douleur » de son client, s’adapter à sa méconnaissance technique, lui proposer de rechercher l’espace solution en sortant de l’assistanat, qui feront là aussi la différence.
En revenant au contexte d’une mise à l’épreuve au cours d’un examen de passage, un concours à remporter, un « oral » important, ce qui restera à intégrer, et en se basant sur ce qui vient d’être dit, on pourra modéliser avantageusement ces derniers exemples.
-Qu’est ce que veulent voir, ou vivre mes juges ? Si j’étais à leur place, qu’est ce qui me ferait vibrer, m’offrirait du plaisir, me donnerait envie moi même de passer l’épreuve, me ferait oublier l’inconfort de mon siège sur lequel je suis assis depuis une demi journée à voir défiler des médiocrités sans pouvoir bouger, avec la douleur partagée de devoir refuser la promotion? etc….
Bien entendu, certains savent faire le pitre, gesticulent, tentent de conduire le jury vers d’autres cieux pour faire diversion, en font de trop et se font remarquer souvent afin de camoufler leur médiocrité technique, sportive ou professionnelle selon le contexte.
La beauté réside aussi dans un charisme naturel (la timidité n’est pas systématiquement un handicap) , sans fioriture excessive. Rester « vrai »… en allant vers la « juste excellence »
Et ce petit supplément d’âme recherché en fait inconsciemment par tout le monde….
PB