Y voir plus clair pour mieux avancer en Aïkido
Face à cette immense nébuleuse (à l’image du “sfumato” de léonard de Vinci) que pourrait faire ressentir la pratique de l’Aïkido aux débutants, il va vite falloir se construire une méthode personnelle afin de progresser efficacement.
Longtemps, j’ai personnellement eu la sensation de végéter. En prendre plein les yeux, les oreilles et tous les autres sens à chaque stages, entrainements, rencontres. A chaque nouvelles techniques et nouveaux enseignements les informations techniques et sensorielles me remplissaient l’âme mais noyées avec toutes celles accumulées depuis déjà plusieurs années de pratique.
Et puis, au vu du niveau d’excellence acquis par les divers experts, une évidence est née: si je veux moi-même me rapprocher de ce niveau, “y a pas…, il va falloir me bouger et mettre en place toutes ces acquisitions pour avancer”! d’élève-observateur, je dois passer à un véritable acteur et devenir de pratiquant de loisir “amateur” à véritable “Aïkidoka”…. m’inscrire dans la “voie”. Faire que l’Aïkido soit désormais une philosophie de vie.
D’un art de sensation, où les sens sont invités à chaque échanges, il va falloir verbaliser, classifier, intégrer par étapes, et fonctionner par objectifs pédagogiques. Écrire systématiquement les nouvelles acquisitions glaner ça & là au gré des cours. Les remanier et les adapter selon mes propres représentations et symboliques personnelles. Faire des schémas par exemple si je suis plutôt de base sensorielle “visuel”. Et m’entrainer à fond (jusqu’à sa complète intégration). Jusqu’à la limite de mes capacités et performances personnelles.
En décomposant une technique, prenons par exemple; “shomen utchi / Irimi-nage” > afin de parvenir à un degré acceptable ; je dois:
1°) maîtriser la frappe > Par le biais par exemple des suburis à l’aide d’un ken
2°)maîtriser l’esquive > jusqu’à ses limites (sur frappes shambara jusqu’au contact par exemple)
3°)maîtriser la notion de timing “de aï* ” et de distance “ma aï* “.Notion d’Awase* (prise de contact), puis de Ki musubi* (manière de s’adapter et garder le fealing), conduire l’NRJ d’Uke.
4°)maîtriser la technique par elle-même, là, irimi-nage (en la décomposant, la disséquant phase par phase) et en prenant conscience de chaque segment ou articulation sollicités.
5°)pratiquer intensément jusqu’à ce que la technique devienne mécanique, intuitive, réflexe…
6°)puis avoir le plaisir de redécouvrir cette technique avec chaque nouveau partenaire et à chaqu’une de ses nouvelles attaques
7°)enfin faire noyer la technique acquise dans l’ensemble des autres parmi un randori… notion de Ri aï* par la recherche de variations.
” Découvrir – intégrer – transpirer “
La tâche démultipliée à chaque nouvelle acquisition parait infinie. Effectivement! . Mais c’est ce qui fait que l ‘Aïkido est une discipline infinie.
On ne cesse de se perfectionner. Il n’y a aucune routine. Même si on se retrouvait condamné à ne s’entrainer qu’avec un seul partenaire sur une île déserte. A chacun son Vendredi
A vous d’expérimenter ou de créer votre propre méthodologie.
* PS: tous les termes japonais utilisés sont détaillés sur le présent site de l’AKDN rubrique “coaching/apprentissage”
Bon courage
PB