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KI-AI

Ki Aï ou Aï Ki ???

A l’époque des belles années de Bruce Lee, on l’appelait “le cri qui tue …”

En fait dans une action de combat, la surprise qu’il procure, peut figer une petite seconde l’adversaire et permettre de placer l’atémi sur un point vital bien connu des Karatékas.

Mais il n’est pas l’apanache des arts de combats. Lors d’un match de tennis de haut niveau, il est courrant, voire systématique, d’entendre lors des coups droits, revers, ou autres engagements, ce fameux cri libérateur puissant sur les courts de Roland Garros.

Par ailleurs, l’ haltérophile au moment fort où il décollera la fonte, va pousser ce fameux cri qui lui permettra de “tout donner” dans l’instant.

Le Kiaï surprend. Le Kaï centralise et unifie.

Il surprend: il vient pour souligner l’action la plus pertinente. En Kendo, pousser de façon irrégulière, tend à désorganiser l’adversaire. Il indique et réclame par ailleurs le point touché.

Il centralise et unifie: Ki Aï et Aïki sont les mêmes Kanjis. Unifier les Energies, les mettre en Harmonie. Il arrive au moment où le geste, l’action demande le plus d’énergie. Kiaïer va permettre de mobiliser “l’intérieur” . Pousser un Kiaï mobilise, outre les poumons et les organes vocaux, viscères et abdominaux en même temps que le geste technique se réalise. De plus, l’esprit ne peut divaguer durant ce Kiaï, il est également “de la fête”. Corps et esprit dans la même direction unifiés dans le même objectif: > > l’ efficacité.

Lorsqu’on débute, rarement le néophite s’aventurera “à pousser la voix” dans les premiers entrainements. D’ailleurs, rectifions imperativement ce terme:

>>>il ne sagit pas de pousser la voix mais là, de “LÂCHER la voix” <<<

Effectivement, on a souvent peur d’être ridicule, d’être jugé, et que l’on se moque.

Par la pression sociale, on nous a appris à ne pas faire de bruit, ne pas gêner, à rester discret en société. C’est “en nous” de ce fait. Ici, dans le Dôjô, on nous demande au contraire de lâcher un cri perturbant et inhabituel. On va, de plus, se surprendre soi-même d’entrendre pour la première fois un son venant de nous, un bruit que nous n’avions pas ou plus, expérimenté. Passés les premiers moments de surprise, ce cri va s’affirmer pour devenir de plus en plus authentique.

Ce cri vient du ventre. Effectivement, il n’est pas modulé volontairement par la gorge et ne doit pas être artificiellement rendu plus viril, ou plus strident, grave ou aïgu… Ce cri doit être le plus naturel. Il est l’expression de soi. Certains signes traduisent un effort pour modifier le son: les maux de gorge ou l’extinction de voix. Ce cri doit être pur, non trafiqué.

Questions: A-t-on déjà constaté une extinction de voix chez un nouveau né réclamant depuis une heure son biberon ?. Par ailleurs, peut-on concevoir cette même conséquence chez un Lion qui aura rugit toute la journée ? Non? et pourquoi? Le point commun entre le bébé et le lion? > Tout simplement ils se moquent tous les deux du “qu’en dira t on” . Leur cri est authentique, naturel.

Ils se se lâchent librement sans retenu et “à fond” ! Cela aura pour mérite de marquer leur présence et de “se faire entendre” pour le moins. L’ennemi du Kiaï sera donc la timidité, la crainte, les complexes d’infériorité comme de supériorité.

Pour pousser un bon Kiaï, il faudrait concevoir le corps comme une bouteille: Ce cri viendrait comme un fluide du fond vers l’extérieur. Toutefois, cette bouteille n’aurait pas de goulot étriqué. Le fluide ne doit pas être retenu à la gorge. Du producteur (soi) au consommateur (les “auditeurs”), tout déverser… Tout lâcher défoule, et nul crainte de s’épuiser aprés le Ki Aï. Comme une batterie, l’NRJ se recharge automatiquement. En garder dans la pratique de l’Aïkido et on ressent alors un sentiment de frustration.

Observation: Sur les courts de Tennis de Winbledon ou de Roland Garros, il ne viendrait pas à l’idée du public de se moquer des kiaïs de leurs champions en final de coupe. On sait que ce cri fait partie de leur excellence. Alors, àl’entrainement, faisons l’effort de tolérance et de solidarité entre élèves Aïkidokas et laissons ce Kiaï s’exprimer sans juger. Il fait partie lui-même de l’apprentissage. Passer à coté du Kiaï, pratiquer sans l’expérimenter, c’est “faire de l’Aïkido à 70%”. Il manquerait ce petit quelque chose pour libérer le trop plein d’énergie.

On peut concevoir l’interêt du Ki aï aussi comme l’utilité d’une soupape de cocotte minute sous pression…