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Faut il confier aveuglement son corps et ses articulations à son partenaire ?

Lorsque vous avez plus de 45 ans de Nikkyo, de Shio nage et de Kote gaeshi dans les poignets, on peut comprendre qu’avec l’âge, les articulations peuvent être quelque peu usées. 45 ans de chutes plaquées n’arrangent pas non plus les lombaires… On peut sentir une certaine lassitude à être systématiquement malmené alors que l’ Aïkido propose bienveillance et délicatesse en travaillant essentiellement sur soi et non sur l’autre par la violence.
L’Aïkido est, rappelons le, la Voie de l’ Harmonie des Energies et en sous titre ; « la Voie de la Paix ». Le but n’est donc pas de terrasser ni de vaincre un ennemi, mais bien de s’en adapter et trouver sans cesse, le moyen de conduire l’énergie de l’attaque sans dommage.
Convenons qu un débutant n’a pas forcément intégré, de suite, cette notion. Il est tellement concentré sur son bras, son placement les conseils du prof, et la technique qu’il n’arrive pas encore à être en phase avec son partenaire tout en veillant à sa parfaite intégrité. Mais lorsque des Hakama, de surcroit yudansha (ceintures noires) « s’entrainent seuls » sur votre corps à tordre le plus rapidement possible votre bras ou vous projette sans calculer au préalable dans les murs ou sur d’autres pratiquants, on peut préjuger que la discipline risque de se diriger vers un sport de combat lambda en perdant dans l’instant, son identité et sa valeur intrinsèque.
Lorsqu’on commence jeune, novice, le corps et l’esprit acceptent d’être malmenés en jouant le jeu. Mais après quelques années et avoir bien réfléchi sur l’art, on ne comprend plus la dérive, on refuse la violence, et surtout l’indélicatesse des anciens, pourtant gradés qui n’ont encore rien compris sur la finesse de notre discipline.
Rappelons que les attaques d’Uke sont des prétextes offerts à Tori pour étudier et perfectionner sa capacité d’adaptabilité. Il devra sélectionner la technique la mieux appropriée qu’il aura au préalable petit à petit intégré. Une frappe shomen, une saisie Katate sont des “conflits créés artificiellement” comme le dit Ch. Tissier Shihan. Ce n’est pas une compétition de boxe thaï ni de MMA ! Uke ne mitraille pas Tori de frappes multiples et surtout ne refuse jamais la technique ni ne verrouille ses bras afin d’essayer de contrer son partenaire. Convenons que la vitesse de frappe du sabre ou d’un tsuki n’a pas la réalité d une frappe mortelle. Elle est exécutée avec la délicatesse de celui qui offre à Tori le moyen de progresser dans l’exécution de ses techniques.
Les vieux schémas compétitifs et le souhait de la gagne reviennent constamment dans la tête des champions de la torsion et projections en tout genre. On travaille non plus à 2 mais à 3 avec l’ego de Tori qui vient de s’inviter en prenant une large place. On oublie dès lors, la particularité de l’Aïkido. Une recherche constante de l’ Harmonie avec ses partenaires.
Mais le plaisir recherché revient parfois, (heureusement de temps en temps) au salut, concluant un échange qui aura enfin permis les sensations subtiles et harmonieuses attendues avec un partenaire qui aura fait l’effort, avec vous, de trouver le diapason, par un dialogue muet intime et subtil, par l’écoute du corps de l’autre… Comme une profonde et enrichissante discussion respectueuse par laquelle chacun s’est exprimé.
Le sourire remplace alors les grimaces de douleurs.
Œuvrons pour transmettre les qualités spécifiques de l’Aïkido afin qu’il reste un art martial dans toute sa grandeur et sa subtilité et non un vulgaire sport de combat lambda.
PB